N'Djamena, Tchad   art-creativie@artistetchadienne.org

deux artistes tchadiens Aleva et Sylvain nous parlent de Paris

Lorsqu’on quitte pour la première fois un pays subsaharien pour Paris, une vague de curiosités, d’impressions et d’émotions s’empare de nous. Aleva et Sylvain deux artistes tchadiens en tournés à Paris, nous livrent leurs impressions.

Noir, de taille moyenne, portant comme toujours ses lunettes de soleil, Aleva, danseur du groupe tchado star, nous parle: « Au départ, je connaissais Paris uniquement à travers les clichés des médias. Mais aujourd’hui je rend compte que vivre Paris est une sensation entièrement à part. Paris c’est de l’architecture, de la mode, de la créativité et du brassage.

A mon arrivée dans la capitale française, une nuance de gris et bleu qui voilaient la ville m’offraient une autre vue que celui dont je me suis habitué, le jaune sahélien. Peut-être que cela est dû à la saison, mais je la trouve tout simplement merveilleuse. Plus je progresse, plus ma curiosité se trouve submergée par le savoir-faire architectural et la manière dont cette ville est organisée. Maisons, églises, sculpture décorative, Paris selon moi, s’étend sur une dimension architecturale soigneusement réfléchit avant d’être progressivement conçue. Il y a surtout cette lumière qui arrose paris et l’illumine la nuit tombée et je comprends à présent pourquoi les gens parlent de Paris, ville lumière.

Selon moi lorsqu’on est artiste, le voyage à l’étranger est nécessaire dans la mesure où elle nous offre l’opportunité d’aller à la rencontre des autres et de nous enrichir culturellement. En tant qu’artiste danseur, voyager c’est aller partager et puiser des inspirations nouvelles en vue d’améliorer davantage sa performance.

Un public éveillé

Nous avons quitté Paris pour notre premier spectacle à Bordeaux. Avec mes amis, nous avions bravé stress et trac pour monter sur la scène. C’était notre premier spectacle en France devant deux mille spectateurs. Leurs ovations nous ont accompagnés et Ils nous ont soutenu jusqu’à la fin du spectacle. Les français étaient curieux et ravis de découvrir des artistes venus du Tchad, un pays dont les principales images véhiculant sur le net, ne sont que désert, pauvreté et guerre. A la fin du spectacle, nous avons échangé avec le public autour du sujet de la danse, de l’art au Tchad et du Tchad en général.

L’artiste photographe Silvain Dillah est né au Cameroun et grandit au Tchad. Il a commencé la photographie 2010 grâce à un atelier animé par le national geographic, une ONG americaine. Depuis cette date il considère la photo comme un medium qui lui permet de s’exprimer. Il a prit part à plusieurs  ateliers avec des artistes internationaux parmi lesquels Maurice Weiss, Andrés Lejarre, olivier Pasquier. En septembre 2014 , Dillah a représenté le collectif photo camp Tchad à paris pour une expo photo dans la galerie du bar floréal photographie. Cette expo lui a permis de découvrir paris et de rencontrer des photographes ainsi que le public français. Pour le photographe, la culture française est différente de la nôtre. L’ouverture et la curiosité sont présentes dans le rapport qu’ils entretiennent avec les touristes. Aussi la mentalité ainsi que la culture de la photographie est très avancée contrairement à N’Djamena. Paris est une ville touristique et réaliser des photos ne constitue pas un problème.

Les invités à cette expo ont tous aimés les travaux du collectif. Les échanges autour de la photographie tchadienne et du Tchad ont été passionnantes du faite que les français semblaient de plus en plus intéressées de comprendre et connaitre la vie des tchadiens au-delà des images qui circulent dans les médias.

Pour les deux artistes, le comportement de la population française, reflète la liberté qui constitue l’une des valeurs fondamentales de la République. Bien que Paris regroupe une populations brassée culturellement, on se rend de fois compte qu’ils ont des habitudes qui se ressemblent comme par exemple leur façons de gérer le temps. Les gens marchent très vite donnant l’impression que tout le monde est pressé pour se rendre quelque part. A paris, on a l’impression que les choses sont correctement réglementées. La circulation, les boutiques, les parisiennes avec leurs styles vestimentaires, les transports en commun et surtout l’aéroport…bref Paris est à l’image d’un pays développé.