La réaction est immédiate et presque la même chez le public lorsque je me sers de mon appareil photo pour saisir une situation. Les enfants en particulier sont curieux et cherchent toujours à se glisser dans les champs de votre objectif afin d’apparaitre dans la photo. Par contre il y a d’autres qui refusent de se faire photographier et acceptent plus tard. La photographie bien qu’elle soit une discipline artistique, contrairement à d’autres vous met directement en contact avec la population et exige un dialogue. Ce dialogue à travers lequel, vous découvrez les conditions des vies ainsi que la mentalité des autres personnes.
Le projet photographique sur la mutation urbaine, m’a donné l’opportunité de comprendre la situation sociale des Ndjamenois, leur organisation sociale ainsi que l’intégration de la population rurale dans la capitale tchadienne.
En géographie, la ville est définie comme une agglomération dont 70 de la population vit des activités non agricoles. Mais N’Djamena la capitale tchadienne est celle là, qui s’identifie par la diversité de la culture de sa population multi ethnique. N’Djamena est surtout une ville qui se transforme progressivement du point de vue architecturale, culturel et social.
C’est cette métamorphose urbaine qui est au centre de notre atelier photo.
Depuis février 2013, la mairie de N’Djamena, l’Agence Française de Développement (AFD), le centre Al-mouna, l’Urba- Plan et l’Institut Française au Tchad, se sont associés à ce grand projet « N’Djamena, imaginer la ville capitale de demain », un sujet qui traite de la mutation urbaine.
Débats, colloques, exposition photo ont eu lieu au musée national, à l’institut Français et dans quelques arrondissements de la capitale.
A cette occasion, plusieurs activités ont accompagnés cette manifestation parmi lesquels cette manif d’expo photo ( LE VILLAGE, LA VILLE du photographe ANDRE Lejarre ; Délestage, photographie de Philippe Guionie ; L’EAU A NDJAMENA, photographie d’ANISSA Michalon ; ENFANTS DES RUES ET COINS CHAUDS du photographe tchadien ABDOULAYE Barry.
Le lundi 4 février un théâtre forum a eu lieu à partir de 16 heures dans le 5e arrondissement et a permis aux habitant du quartier amriguebe (aussi appelé Amérique B par les jeunes du coin) de partager leur opinion avec les artistes et le staff de la manif. Selon un des visiteurs de l’expo, il estime indispensable que ces types d’expositions soient déroulés régulièrement vue que cela permettra aux jeunes de s’imprégner de la diversité de leur pays ; de son évolution à tous les plans. Bref je réalise que la photographie eut être plus qu’une simple photo souvenir ou une photo d’identité !
Bref, l’équipe des photographes nigérians, INVISIBLE BORDERS était au rendez-vous. Elle a été fondée en 2009 par des artistes nigérians pour la plus part passionnés de la photographie. En passant d’un pays à l’autre ou d’une ville à une autre, ils racontent à travers leurs objectif le dynamisme ainsi que les mouvements soci économiques et culturelles des africains. Il s’agit d’un projet photographique transafricain ayant pour but d’encourager les expositions photographiques africaine et de ce servir de cette discipline comme outil de développement.