Fils d’un ancien combattant de l’armée francaise, Professeur Khalil Alio a fréquenté le lycée Franco-Arabe d’Abéché au Tchad. Son intérêt pour la langue anglaise et sa soif du savoir l’ont conduit à l’université de N’Djamena, en Angleterre à Colchester English Study Center, en République d’Allemagne Fédérale/Phillips Universität Marburg et à l’Université d’Ibadan au Nigeria.
Autrefois l’un des représentants du bureau extérieur du Mouvement pour le Salut National du Tchad (MOSANAT) basé à Maïduguri, il a regagné sa terre natale suite au renversement du régime Habré. Khalil Alio a ensuite occupé de nombreux postes de responsabilité : Secrétaire général de la Commission Nationale de l’Unesco au Tchad, Recteur et vice recteur de l’Université de N’Djamena, Doyen de la Faculté des Langues, Lettres, Arts et Communication (Fllac) de l’université de N’Djamena et Secrétaire Scientifique de l’Ecole Doctorale Lettres, Sciences Humaines et Sociales.
Il publie son roman « Pour Qui File La Comète » aux Editions Langaa RPCIG en 2017.
Sussuna-Contes bidiya, est un recueil de contes publié en 2004 et dont il est l’auteur. En plus d’être un recueil de conte, ce livre décrit la langue bidiya dans tous ses contours dans un contenu bilingue, bidiya & français. Il est la résultante d’un travail basé sur la collecte d’informations culturelles séculaires réalisées en août et septembre 1983. Ces données ont été ensuite transcrites et traduites par le futur professeur et son équipe. Dans son avant-propos, il affirmait : « Lors de l’enquête qui s’est déroulée à N’Djamena dans des conditions peu favorables, nous avons pu recueillir, grâce à la patience et à la persévérance de nos informateurs, mais aussi par la curiosité et surtout par l’intérêt qu’ils portent à leurs langues, des contes, des devinettes, des chansons, ainsi que des textes spontanés traitant divers thèmes ethnographiques. »
Les récits imprimés dans ce livre sont riches en sagesse et me rappellent encore les contes que nous narraient mes parents pendant notre enfance. Parce que même si cette publication représente une partie de son engagement professionnel, mon père au delà d’être un linguiste, un chercheur, est pour nous, ce conteur qui nous raconte à ses manières des récits séculaires, se permutant avec notre mère. Avant tout commencement il introduit par « Sussuna…sussuna! » et nous, de répondre collectivement « Dandalioooo». Il l’a rappelé dans son livre où il disait : « En bidiya, le conte est en principe introduit par la formule sussuna dit par le conteur et dandalio est la réponse des auditeurs; le sens de la formule d’introduction prononcée par le conteur est plus ou moins connu; il signifie « à vous mon conte » tant dis que la formule de la réponse des auditeurs pourraient être considérées comme vestige d’un état ancien de la langue. Elle pourrait également être traduite par « ton conte est le bienvenu ». La formule terminaisons est en principe « tesdi na mesdi » elle prit fin et se referma. »