Au départ ce n’était un rêve. Un rêve qui a démarré bien longtemps quand la réalisatrice était encore enfant. Ses parents choisissent toujours minutieusement les programmes, les émissions jeunesses qu’elle et ses soeurs devaient suivre. C’était Tom and Jerry, Dot, un dessin animé australien, et bien d’autres belles animations allemandes. Déjà à cette époque, elle demandait à son père, comment est ce possible d’animer des personnages dessinés. Mais sa curiosité ne s’arrête pas là. À huit ans, mordue de dessin, elle illustre ses personnages sur du papier, les découpe au ciseaux , les attaches à un ballon, et les fait atterri comme en parachute depuis le balcon qui annexe leur appartement. Pour elle c’était déjà une façon d’animé et le retour était riche en satisfaction et encore davantage de motivations.
Grâce à sa mère brodeuse et dessinatrice, elle prend à bricoler des pirogues en papier. Ici encore, elle repose ses personnages découpés en papier et les fait voyager sur ses petites pirogues en papier posé sur les cours d’eaux. Même si c’est pour une courte durée.
Des années enfin après leur retour au Tchad, après tant d’années d’exil, ayant constaté son intérêt grandissant pour l’art pictural, son père l’inscrit à l’ABC c’est à dire l’Association Atelier Bulle du Chari, un collectif de jeunes dessinateurs et bédéistes coachés par l’architecte et bédéiste Gerard Leclaire.
C’est dans ce nid composé de passionnés d’image qu’elle améliore ses traits et apprends des techniques de la BD jusqu’au jour où elle sera employée dans une entreprise de téléphonie mobile. Curieuse et travaillant dans le département de Marketing et communication, Salma s’est approché de son Directeur et de ses partenaires professionnelles maitrisant l’art de l’animation pour apprendre les B A BA. Le communicateur lui démontre quelques préceptes et l’encourage à suivre des tutoriels disponibles sur Internet. En 2014, elle réalise 14 capsules, chacune d’1mn pour promouvoir les produits et service de l’entreprise. Motivée par une idée plus murit, l’artiste consulte de nombreux documents qui traite les sujets d’animations. Après des années de pratique, elle entame en 2018, un projet de conte qu’elle espère adapté en dessin animé. Et après cinq année de dure labeur, elle réalise enfin son premier long métrage, réalisé en deux partie et chacune comptabilisant 30mn. Le film s’intitule Reine du Guera et incarne les valeurs ancestrales encrées dans les philosophie et sagesse Margaïque. C’est à dire relatives à la Margaï, une spiritualité ancestrale séculaire que l’artiste chéri et entretient.
Son film, officiellement sélectionné au Fespaco pour la 28ème édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou a reçu la mention spéciale du jury pour la catégorie animation.
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