N'Djamena, Tchad   art-creativie@artistetchadienne.org

L’IFT organise un atelier à Gaoui avec Adjaratou Ouédraogo

Gaoui est un village situé à quelques kilomètres à l’Est de N’djamena, sur les bordures du fleuve Chari. Les habitants du village sont appelés les kotokos, constitués en majorité de pêcheurs. Les femmes kotoko quant à elles s’excellent dans la poterie et la culture maraichère. Elles forment par ailleurs le poumon économique du village basé essentiellement sur la commercialisation de poterie.

Le village kotoko doit aussi sa particularité du fait du caractère artistique du village. Les habitations sont pour la plupart fabriquées en terre cuite. Les femmes kotoko décorent les murs par des illustrations d’expression naïves et originales à travers des couleurs blanches, noires, ocre, roses ou rouges fabriquées localement. Il s’agit d’une tradition qui se pratique après chaque fin de la saison pluvieuse, autour d’une fête traditionnelle qui rassemble de nombreux visiteurs et autres touristes faisant de Gaoui un grand point de rencontre et d’apprentissage de l’histoire de la société kotoko à travers son modeste musée.

C’est dans ce village que s’est tenu l’atelier d’échange autour de l’art pictural organisé par l’Institut Français du Tchad. Il faut le rappeler que les femmes kotoko, dessinatrices et potières de profession, se servent de leurs illustrations pour enjoliver les poteries qu’elles fabriquent. Comme quoi, l’illustration constitue un élément important pour la publicité et surtout le marketing de leurs produits.

Douze femmes toutes spécialité confondues, se sont jointes à l’équipe pour le travail.

L’objectif de cet atelier vise à initier les femmes kotoko à des techniques d’illustrations en vue d’améliorer leur travail et d’innover leurs créations. Dans un monde en perpétuelle évolution, il est important de développer la qualité de ses travaux pour booster sa productivité et être compétitif sur le marché. Ainsi, de l’amélioration de leurs produits à l’innovation de leurs créations, l’atelier a permis aux participants d’accroitre leurs connaissances en techniques de coloration et d’illustrations.

Par ailleurs les peintres se sont exercés eux aussi à réaliser des toiles à partir des pigments naturels comme le cendre, le charbon moulu associé à la gomme arabique et bien d’autres techniques de colorations locales. Cet atelier a aussi permis d’initier les femmes kotoko aux étapes de la préparation d’une toile de peinture et à la réalisation s. Ainsi, Dessinatrices, peintres et potières tous réunis ont fait de cet atelier une usine de créativité qui ont aboutit à la réalisation de quelques objets d’arts riches en couleurs.

A la fin de l’atelier, les femmes kotoko avaient rappeler l’importance du rôle que jouera cet atelier dans leurs créations futures et surtout qu’il s’avère important que ce genre d’atelier, se déroule souvent car, elle ont besoin d’apprendre davantage pour faire encore plus.

Travaux d’Adjaratou par IFT

Adjaratou Ouedraogo fait partie du cercle restreint des femmes peintres au Burkina Faso. Engagée dans « un art corrosif qui dissout tous les obstacles vers la liberté », la diversité des techniques qu’elle utilise suggère l’effervescence intérieure de la recherche très personnelle de cette artiste.

Dans une démarche non dépourvue d’une certaine poésie, sa peinture organise des rencontres improbables entre objets, matières et idées. Après un ancrage plus sociétal et militant, les dernières créations d’Adjaratou Ouedraogo suggèrent l’univers des relations mère-enfant avec en toile de fond, un questionnement autobiographique. Ce basculement dans le petit théâtre de l’intime
- inopiné dans la production picturale de l’artiste – dévoile en filigrane l’absence d’une mère. Blessure qu’elle sublime dans un univers toujours très coloré qui constitue aujourd’hui sa touche identitaire.

Exposition « Circonférence de l’intime », organisée par l’Institut Français de Ouagadougou du 16 janvier au 14 février 2015.