N'Djamena, Tchad   art-creativie@artistetchadienne.org

Les stylistes tchadiens repensent la culture flashion au Tchad

Nos grands-mères, autrefois, arborèrent la mode dans un look plutôt traditionnel qui s’illustrai à travers des tresses naturelles, un maquillage souvent limité au khôl et le tchakine. Ce dernier est une technique esthétique qui consiste à teindre les lèvres supérieures à l’aide des aiguilles et de poudre noirs. Nos “iya” aimaient elles aussi, les jolis pairs de chaussures, les sacs à main et se paraient de bijoux fabriqués localement.

Nos mères héritèrent ce gout de mode traditionnel désormais métissé au modernisme car les tresses font de plus en plus  appels aux rajouts de perruques pour offrir une longueur à celles qui le souhaitaient. Influencés par les médias, et les flux migratoires,  beaucoup de femmes tchadiennes subissent aujourd’hui un changement qui n’a rien à voir avec celles de leurs grands-mères. Les coiffures n’ont rien à voir avec les tresses d’antan. Les styles vestimentaires aussi. Les pagnes laissaient progressivement place aux pantalons, jupes stylés. Mêmes les pairs de chaussures ne sont pas aussi épargnés. Dorénavant on parle de création, de styles et du gout.

Cette créativité née d’un désir de révolutionner le style vestimentaire poussa les amoureux du stylisme à se réunir pour forger leur collectif et lancer un évènement de mode appelé.

Aujourd’hui constitué en association, ce collectif de créateurs porte le nom de Kélou Fashion. C’est à travers les robes des épouses Sao que kellou fashion, festival de la mode tchadienne a inauguré sa troisième édition en 2014. Cette manifestation culturelle honore le stylisme tchadien en offrant à ses créateurs une plateforme pour exprimer leur créativité. A cette activité s’associent aussi des artistes étrangers qui ont apporté leur contribution, une valeur ajoutée au travail réalisé par les nombreux stylistes du Tchad. L’année 2014 a accueilli l’artiste camerounais Lamyne Mohamed et l’ivoirien Pathéo.

Cette Quinzaine de la mode qui a associé ces deux artistes innovateurs venus de l’étranger se déroule d’abord par une exposition des créations des couturiers dans le hall de l’IFT puis un grand défilé inaugural. J-Rabel, Nar6qo Fasion, Salar couture, Diana Fasion, Yessa couture, Sandrine couture, Zena couture, Ousman, Narogo Fashion, Manu One, Zenab creation, Cheick Thiam, Ous Fashion international, TM l’Or.et bien d’autres stylistes tchadiens, ont pris part à l’atelier qui a permis de présenter les collections lors du défilé organisé à l’Institut Français du Tchad. .

La cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de la Culture, habillé tchadien, a été riche en créativité, car, hormis le spectacle de la danse contemporaine présenté à l’ouverture, les invités ont eu droit d’être servi parmi les robes des épouses Sao. Différents articles ont été exposés tels que des chemises, robes, colliers, jupes-complets, robes broderies manuelles, ensembles traditionnels…

Même si de nombreux tchadiens s’habillent local, il faut préciser que la concurrence des articles importés posent un réel problème à l’épanouissement de la mode tchadienne. Le tchadien s’habille souvent à l’occidental ou à l’oriental. Cela est dû également à la proportion élevée de la population pauvre qui se ravitaille plutôt à la friperie.

credit photos: Zarlinga & Chagacha studio photo

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