C’est sous une Salve d’applaudissement, que le nom du photographe nigérien a été prononcé. Il a été invité par le jury pour venir chercher son trophée, le deuxième prix du concours de photographie sous le thème de la violence basée sur le genre. L’œuvre artistique, de forme géométrique et aux couleurs sombres illustrée n’est pas uniquement un prix. C’est aussi la cristallisation d’un travail assidu et d’un désir profond de dénoncer la souffrance dont notre semblable est quotidiennement victime, parfois dans le silence et de fois, dans l’indifférence. Portant le drapeau de son pays sous forme de cape, l’artiste, la fierté imprimé sur le visage et le sourire aux lèvres comme toujours d’ailleurs, ne cache pas sa joie d’avoir gagné son engagement aux coté de ses sœurs battus. Les ovations qui animent la salle ce jour là, ont leur raison d’être. Car ce jeune originaire de Gaya, est un passionné d’image. Très tôt il a compris que les images constituent un élément incontournable de développement sous toutes ses formes. Le matin, shootant les mannequin, le soir reportant le quotidien des réfugiés et la nuit photographiant la culture, Dourfaye ne laisse rien échapper jusqu’au sujet les plus brulant comme la VBG.
La violence basée sur le genre, dans le monde et particulièrement en Afrique, touche les personnes souvent en état de précarité donc vulnérables. Elle occupe une place fondamentale dans les enjeux sociologiques du développement. Représentante de la nation, de la famille, de la procréation et de la stabilité sociale, la femme de par le rôle qu’elle joue dans notre société est l’un des socles de tout développement. Pour combattre le phénomène des violences, le monde culturel a usé de ses disciplines multiples pour dénoncer ce mal parfois silencieux qui érodent la stabilité de toute société qui aspire à un monde meilleur. Peinture, musique, illustration, cinéma, danse et la photo. Parmi les nombreux promoteurs de la photographie en Afrique, SEPHOBE, Semaine de la Photographie au Bénin lors de cette édition, en mars 2020 à Cotonou a inscrit le thème « Les Violences faites aux femmes » dans son programme, dans la catégorie photo. Un festival promu par M. Saturnin ADEBO.
De nombreuses activités culturelles eurent lieu à cette occasion dont le concours photographique.
A la fin du festival, Dourfaye rentre chez lui, biensûr avec de nouveaux projets inspirants embarqués dans ses bagages.