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Toussouna, une signature culturelle au Tchad

Comme nombre de jeunes tchadiens, Voudmaïssou, photographe de profession, s’est rendu dans son village pour visiter la famille et profiter de cette occasion pour se ressourcer. Passionné de la photographie, il profite de cet instant pour travailler sur un sujet particulier. Chez lui, les femmes pratiquent le Toussouna. Cette pratique consiste à perforer les lèvres inférieures et supérieures dans le but de placer des bijoux. Ces matières transformées découlent de la transformation de l’aluminium fabriqué par le forgeron, ou du bois taillé. Certaines portant de gros et d’autres de petites créations, ces femmes ne sont pas marginalisées dans leur société bien qu’elles attirent la curiosité des visiteurs.

Les raison qui justifient la pratique de toussouna varient d’une personne à une autre. Certains prétendent que le toussouna a été initié dans le but de dissuader des ravisseurs et empêcher les rapts. Pour voudmaïssou, toutes ces femmes le portent de leur propre gré, conçue telle une forme de beauté. C’est aussi la raison pour laquelle Voudmaissou ne partage pas le point de vue de l’anthropologue allemand Heguel, qui affirme selon lui que les toussouna est fait pour empêcher les femmes de s’exprimer. D’autres affirment que le toussouna est porté uniquement par les familles royales. « Ma tutrice porte le porte aussi . Mais vivre avec le Toussouna nécessite une hygiène de vie quotidienne. C’est pourquoi elle le rince chaque matin avec du sable afin que les grains obstruent le vide en vue d’empêcher l’écoulement de la salive ou d’autre débris alimentaires . Ensuite elle le porte. Je ne sais pas précisément depuis qu’elle époque, les mayokebbienne le portait, mais tout ce que je sais, est que cela a commencé depuis très longtemps » Dit-il.

La jeune génération actuelle se prête de moins en moins à ces usages et préfère s’orienter vers de nouvelles tendances plutôt moderne . En conséquence les femmes âgées qui le portent sont considérées comme des valeurs culturelles voir un musée en voie de disparition.

La région administrative du Mayo-Kebbi n’a pas d’unité géographique. Elle occupe une position qui la fait dépendre de deux bassins différents : à l’est, elle comprend, depuis 3es rives du Chari jusqu’aux pointements rocheux de la zone Toubouri, une partie importante du bassin alluvial du Logone, a l’ouest,

au-delà du seuil Toubouri elle s’étend sur une zone de collines et de plateaux de roches dures drainés par les affluents du Mayo-Kebbi, tributaire de -la Bénoué, donc du bassin du Niger (Source RÉGION DU MAYO-KEBBI(TERRITOIRE DU TCHAD) par Jean CABOT Professeur de Géographie au Collège de Bongor (Tchad).

propos recuillis par Salma – crédit photo: V. Zanwarna