N'Djamena, Tchad   art-creativie@artistetchadienne.org

Femme au Tchad: C’est ça, être une femme tchadienne et émancipée!

Après Abderaman, Voudmaissou, Baba, Hamza et Jean-Bosco, c’est une autre personne ressource, jeune, active et inspirée qui a accepté de s’exprimer sur les grands enjeux de le femme pour un développement durable au Tchad. Sa motivation et ses aspirations font certainement de lui, l’un des futurs acteurs incontournables au développement de notre pays. 

Qui est Cheik Souleyman ?

Je suis Cheik Souleyman, étudiant des lettres à l’université de Ngaoundéré, aspirant poète, auteur, arisant de la paix et de la coexistence sociale. Je fus le président des ambassadeurs de paix à koumra (2015-2016), vice-président du CERAL de la dite université (2017), SG de journal des étudiants tchadiens TOUMAI-ACTU(20019). Depuis trois ans, engagé pour la cause et la réconciliation du Darfour et sympathisant pour la cause des femmes tchadiennes et contre toutes formes de violences à l’égard de la femme.

Votre définition de la femme tchadienne et le modèle de vos aspirations.

La femme tchadienne est le support ou le socle de l’éducation et l’orientation de la société tchadienne sous ses différents aspects au fil des ans et des siècles. Pour moi, elle est l’encyclopédie de la vie, elle est le rythme et la cadence de la vie de l’homme et de la nation, elle est le fondement de la vie familiale et pilier du foyer. Hélas je n’avais eu la chance de connaitre la couleur de ma mère. Le modèle de mes aspirations est Zenaba Orti, celle qui se donne pour la cause de l’unité et la tolérance entre les filles et fils du Tchad.

Votre vision de la femme tchadienne émancipée

Ma vision de la femme émancipée dans notre contexte est réformiste c’est-à-dire celle qui va au-delà des contraintes et fait l’impasse du conflit d’autorité et qui revendique l’égalité de chance, de traitement dans la société. Emancipée est celle qui est consciente de sa marginalité d’antan et revendique l’amélioration de ses droits sans perdre le sens de ses devoirs et responsabilités de femme africaine. Emancipée est celle qui franchi le joug du poids des communautés et qui garde l’originalité des valeurs africaines. Hélas dans notre contexte être émancipée c’est le conflit d’autorité et ses retombées : libertinage, violence divorce, et d’autres amalgames or dans les foyers épris de joie ou le couple s’entend et se consulte c’est la femme qui réorganise et qui gère l’atmosphère.

Le bon plan pour garantir l’autonomisation et l’épanouissement. En quoi l’art peut –il être considéré comme un outil indispensable aux enjeux de l’autonomisation de la femme ?

Pour atteindre l’autonomisation et s’épanouir dans la société : il faut d’abord égaliser des chances ; une réflexion profonde sur la condition de la femme rurale qui vit et sévit encore sous le poids des traditions et des lois des communautés contemporaines. Que les femmes dites émancipées et bien nanties sortent de leur confort pour éradiquer surtout les mariages forcés et précoces, lutter contre toute violence et les viols à l’égard des femmes. Avant toute émancipation protégeons la femme. De ce fait j’invite les jeunes étudiantes des universités tchadiennes, de s’organiser en association, car la dénonciation des harcèlements et viols sont des défis. Les arts plastiques (dessin, peinture, sculpture) ; les arts médiatiques (radio, tv, photographie, le cinéma) et l’art dans sa généralité éduque la masse de différentes manières. L’art est un outil du développement de la femme parce qu’elle peut en faire sa raison de vivre et d’être car l’art est lucratif et vise l’utilité, la perception et à la limite l’idéale de la société.

Un conseil ?

J’invite les femmes à la littérature, au respect réciproque vis-à-vis de leurs conjoins et à relever leadership de la gente féminine. Mes pensées aux récentes veuves et aux orphelins du terrorisme.

Propos recueillis pas Salma Khalil – Photos SALI Deli, photographe à l’université de Ngaoundéré